Une porte……..

La 1ere fois que j’ai poussé cette porte, c’était le jour de l’inauguration après avoir lu des articles dans la presse car je trouvais cette initiative courageuse, peine d’humanité et très novatrice.

Quelque mois plus tard, j’ai repassé cette même porte pour y prendre ma carte d’adhérente car cette fois ci c’est le cancer qui était venu frapper à ma propre porte.

Derrière cette porte que j’ai franchie très régulièrement tout au long de mes soins j’ai trouvé des sourires, de la bienveillance de l’empathie, une écoute, de la chaleur humaine, du partage…

Il est dommage de devoir passer par la maladie pour retrouver toutes ces valeurs simples mais fondamentales.

J’ai franchie aussi cette porte car en colère contre cette maladie insidieuse et asymptomatique jusqu’aux effets secondaires des traitements, je me posais des questions, beaucoup de questions. Et c’est dans cet état d’esprit que pour moi, tout naturellement je me suis inscrite au 1er PPACT (programme personnalisé d’accompagnement thérapeutique) .

J’ai eu la joie d’y retrouver des complices et d’en découvrir de nouvelles. Une expérience formidable, vécue par moi comme les 12doigts de la main : avec Bea, Céline ,Carole, claire, Gene, Khadija, Marie-joe, Mauricette, Noëlle, Pascale, Valérie, et nos deux psy Elise et Celia.

Les allumées en PPACT étaient nées grâce à leur volonté mais aussi à celle des personnes dévouées qui nous ont encadrées

J’ai pu cheminer avec elles durant plusieurs mois avec un réel plaisir à pousser cette porte le vendredi pour partager. Un lien indéfectible s’est créé, qui comme dans l’amitié fait que l’on n’a pas besoin de se voir tous les jours pour rester en contact.

Mon parcours a fait que je n’ai pu aller jusqu’au bout de ce premier PPACT car j’ai eu la chance de pouvoir reprendre mon travail, ce qui m’a permis de me remettre debout.

Franchir cette porte ne m’a pas donné les réponses à mes nombreuses questions, mais ce n’était plus ce que j’y cherchais, car j’avais trouvé autre chose, grâce à ce long parcours qui m’a permis de faire un travail sur moi-même tout en étant accompagnée.

Derrière cette porte, j’ai pu expérimenter des moyens, pour essayer que les moments difficiles de la vie m’impactent moins.

Je vous la vie avec de nouvelles lunettes, j’essaye de vivre en pleine conscience, même si ce n’est pas évident, car j’ai pris de bien mauvaises habitudes dans ma vie d’avant !

Dans la vie courante, je me sens un peu déphasée par rapport à ceux qui n’ont pas connu cette expérience liée au cancer, mais quand je franchis cette porte, je n’ai pas besoin de déballer tout mon vécu pour être comprise, car on y a tous un lien commun et on se comprend car on est passé par là.

Je pense souvent à tous ceux qui n’ont pas la possibilité de pousser cette porte car elle n’existe pas près de chez eux car ils sont isolés dans leur maladie et n’ont pas de mains tendues vers eux.

Cette porte où chaque fois que j’y vais, je sais qu’en sortant je serai encore mieux qu’en y entrant, c’est celle du Centre Ressource de Montélimar.

Et si je n’ai qu’un reproche à lui faire, c’est que cette porte quand on est fatigué ou diminué par les traitements elle est difficile à pousser mais au sens propre, pas au sens figuré. Mais je suis sure qu’on va y remédier.